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Le blog d'Alain Paul Nicolas

Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).

Afrique - Reprenons le flambeau !

Sankara, Boudiaf, Rabin. À quelques jours de la commémoration des indépendances africaines par le président français ( ?), Nicolas Sarkozy, le jour de la fête nationale du 14 juillet, il me paraît opportun que le continent africain se souvienne de ces trois hommes.

 

Il est faux de dire que les Africains ne sont pas capables de se réconcilier pour faire la paix, à l’image de ce que firent les Européens après la Seconde Guerre mondiale, les ennemis d’hier sont devenus des alliés…

C’est oublier l’exemple de l’Afrique du Sud.

Nelson Mandela

L’ex plus vieux prisonnier politique, l’homme reconnu icône de son vivant pour sa tolérance et sa sagesse, premier président noir du pays de l’apartheid. Je cours le risque de me mettre à dos certains d’entre vous, en rappelant que ces faits ont été rendus possible par le contrat passé entre Nelson Mandela le noir et Frederik W. De Klerk le blanc. Tout les séparait mais l’un et l’autre ont compris que pour sauver l’Afrique du Sud du chaos – à cause du système raciste de l’apartheid -  qui risquait d’arriver à plus ou moins longue échéance, il leur fallait s’allier. Depuis, que de chemin a été parcouru, comme l’organisation de la Coupe du monde de football 2010, par exemple. Mais les barrières sociales et raciales sont encore trop présentes.

Il ne nous faut jamais désespérer malgré les nombreux aléas qui nous pourrissent notre quotidien. Certains d’entre nous et non des moindres se sont également engagés dans un combat d’idées et de société qui leur a été néfaste. Thomas Sankara, Yitzhak Rabin, Mohamed Boudiaf, tous les trois ont en commun d’avoir été assassinés durant leur mandat et dans les trois cas il s’est agi d’un complot politique.

Thomas Sankara

Le capitaine, Premier ministre en janvier 1983, devient Président à la faveur du coup d’État du 4 août 1983. Le 15 octobre 1987, il est assassiné lors d’un énième coup d’État.

Son ami le capitaine Blaise Campaoré devient président du Front populaire ; en juillet 1988 une politique de rectification est mise en place. Depuis le 1 décembre 1990, Campaoré – élu avec 86,40 %des voix et une abstention de 72,7 % -  est le président du Burkina Faso sans relâche ! Il est aujourd’hui considéré par ses pairs – la majorité sont des chefs d’États, militaires et tyrans - comme un facilitateur de sortie de crise.

Sankara, le rebelle, n’a pas seulement apporté un souffle nouveau et un espoir dans son pays mais également à l’ensemble du continent africain voire même en Occident.

Ses priorités durant ses quatre ans au pouvoir étaient :

- lutte contre la corruption, développement autocentré, condamnation du colonialisme, éducation et santé pour tous, émancipation des femmes...

Il a également :

- interdit l’importation de certains produits alimentaires et réforme agraire ; organiser des campagnes de scolarisation et de vaccinations ; dénoncé les ingérences françaises ; interdit la polygamie et lutté contre l’excision, etc..

Sankara est aussi connu pour avoir rompu avec la société traditionnelle, par l’affaiblissement du pouvoir des chefs de tribus, et par la réintégration des femmes dans la société à l’égal des hommes. Il a institué la coutume de planter un arbre à chaque grande occasion pour lutter contre la désertification.

Thomas Sankara est considéré par certains comme le Che Guevara africain, je me garderais bien d’en faire le rapprochement sauf si l’on considère que Blaise Campaoré est le Castro africain... 

Y-a-t-il eu connivence entre les dirigeants français de l’époque et le capitaine Campaoré pour se débarrasser de l’encombrant ami de la France ?

Yitzhak Rabin

Le 2 juillet 1992, travailliste, Premier ministre d’un gouvernement de coalition. Durant la conférence de paix de Madrid, le 19 janvier 1993, la Knesset abroge (par 39 voix contre 20) la loi de 1986 interdisant tout contact avec l’OLP. Dans la foulée Yasser Arafat renonce au terrorisme et reconnaît Israël ; le 10 septembre de la même année, Rabin reconnaît l’OLP comme représentant du peuple palestinien.

Les accords d’Oslo I ou accord de Washington, signé le 19 août 1993. Ratifié officiellement à Washington le 13 septembre 1993 sous le nom de Déclaration de principes sur l’autonomie palestinienne – Arafat et Rabin se serre la main - entre en vigueur le 13 octobre 1993.

Malgré bien des violences et des assassinats de part et d’autre, le 10 décembre 1994, remise du prix Nobel de la paix à Arafat, Rabin et Peres.

Le 4 novembre 1995 une manifestation pour la paix est organisée à Tel-Aviv ; ce même jour, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin est assassiné par un étudiant en droit de 25 ans, d’extrême droite, un juif israélien du nom de Yigal Amir.

Le 6 novembre 1995, obsèques de Rabin en présence d’Hussein de Jordanie et du président Moubarak. Le 9 novembre, Arafat rend une visite de condoléances à Leah Rabin à Tel-Aviv.

Pour tous ceux qui se souviennent de ce jour maudit, l’assassinat de Rabin survint après une campagne de haine des dirigeants du Likoud. Ces derniers et les responsables du parti religieux palestinien le Hamas étaient les uns et les autres opposés au processus de paix signé par Arafat et Rabin.

La situation à ce jour n’a guère changé. Le co-prix Nobel de la paix Simon Peres est aujourd’hui le président de l’État d’Israël. Benjamin Netanyahu est de nouveau Premier ministre et mène certainement la politique israélienne la plus réac et la moins pertinente pour Israël. Il suffit de se rappeler du calamiteux traitement des bateaux pro-palestiniens de mai dernier. La politique israélienne est néfaste et met en danger sa propre population.

La mort de Rabin a semble-t-il sonné le glas d’Israël si aucun responsable politique n’est capable de proposer dans l’esprit Yitzhak Rabin une autre conception des rapports entre Israéliens et Palestiniens dans un premier temps, et d’alliance avec d’autre pays comme celle établie avec la Turquie par exemple. Ça passe bien sûr par le démantèlement de toutes les colonies – Ariel Sharon s’y été attelé avant sa mort (politique, tout au moins) - et par la destruction du mur de la honte. Puis par l’application des résolutions de l’ONU et du respect des accords de paix avec l’État palestinien dirigé par le président Mahmoud Abbas.

Mohamed Boudiaf

À la date de son retour du Maroc, l’Algérie est dans un état chaotique. Le président Chadli avait démissionné, les élections étaient suspendues et le Haut Conseil de Sécurité (HCS), le 12 janvier 1992, annule les élections et créé le Haut Comité d’État (HCE).

Le 16 janvier 1992 après un exil de 29 ans, Mohamed Boudiaf, préside le Haut Comité d’État (HCE) qui doit gouverner jusqu’en décembre 1993 puis prolongé jusqu’au 30 janvier 1994.

Pour les Algériens il a incarné le père, celui qui était rentré au pays pour changé leur vie. Il a inspiré un véritable espoir à tous ces laissés pour compte de la société algérienne. Qu’ils s’agissent : de cette jeunesse abandonnée à elle-même, faute d’avenir clairement dessiné ; des élites boudées voire assassinées ; … d’hommes ou de femmes qui voulaient s’engager à ses côtés pour changer la vie. Faire autrement.

Il avait rapidement mis en place des collaborateurs chargés d’enquêter sur la corruption des dirigeants. Il se déplaçait dans de nombreuses localités pour rencontrer la population et développer ses idées pour l’Algérie afin de mieux réformer l’État.

Le 29 juin 1992 à Annâba, pendant un discours, il est assassiné par le sous-lieutenant Boumaarafi Lembarek. D’après son procès, ce dernier aurait agi seul ? Au même moment, plusieurs de ses collaborateurs disparaissent dans des circonstances dont seul le département du renseignement et de la sécurité (DRS) (l’ancienne sécurité militaire) a le secret.

Ceux qui sont allés le chercher au Maroc sont des militaires de haut rang, des marionnettistes qualifiés qui ont institués un pouvoir intérimaire mis en place depuis la mort du dictateur, leur but était de le manipuler comme certains autres. Mais ils ont oublié que lui s’appelait Boudiaf, et que même si pour une majorité d’Algériens il était un parfait inconnu, d’autres savaient qui était cet homme.

Aït Hamed doit se sentir bien seul aujourd’hui. Son exil en Suisse lui a certainement sauvé la vie, ce qui n’a pas été le cas pour tous :

- le président Boudiaf (1992)… - Mohamed Khider (1967), Belkacem Krim (1970), Ali Mécili (1987) à ces époques le FIS et le GIA n’existaient pas. Abane Ramdane (1957) -… avec sa mort la boucle est bouclé. Boudiaf n’est resté en place à peine 6 mois.

Les généraux sont-ils les commanditaires de son assassinat…

Désormais plus personne de la trempe de Boudiaf ne pouvait s’opposait à l’ancien ministre des Affaires étrangères des présidents Ben Bella et Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika, est élu président le 27 avril 1999 jusqu’à la date d’aujourd’hui.

Existe-t-il, aujourd’hui, en Algérie, une femme ou un homme providentiel qui saurait perpétuer l’héritage laissé par Mohamed Boudiaf pour mettre fin aux agissement du clan Bouteflika qui a détourné à son seul profit les revenus des très nombreuses richesses naturelles de ce pays, au détriment de la majorité de ses compatriotes.

Peut-être faudrait-il relire les textes du congrès du FLN à La Soummam, du 20 août 1956, qui affirment la primauté du politique sur le militaire… dont Abane Ramdane fut le rédacteur principal !

Pour perpétuer l’exemple de nos trois aînés, dans de nombreux pays du continent africain, des hommes et des femmes s’engagent à travers des associations, des mouvements populaires pour participer chacun à sa manière à la transformation de nos États.

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