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Le blog d'Alain Paul Nicolas

Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).

Niger - Voici venu le temps des élections

Il est de coutume lorsqu’une personne meurt, qu’elle fasse l’objet de toutes sortes d’éloges. Ceci est particulièrement vrai quand il s’agit d’une personnalité, comme Mamadou Tandja par exemple. Facebook en est le témoin, jusqu’à outrance voire même jusqu’à une certaine indécence. La mort efface le passé des individus, seul compte l’instant de sa mort !

Mamadou Tandja fut élu la première fois le 22 décembre 1999 pour un mandat de cinq ans, et son parti le MNSD (Mouvement national pour la société du développement) sortait vainqueur des élections législatives. L’élection présidentielle et les législatives ont lieu le même jour. Son Premier ministre était Hama Amadou, ce premier mandat ne fut pas un long fleuve tranquille (manifestations d’étudiants sur le campus de l’université de Niamey en 2001, et une mutinerie d’unités de militaires en 2002). Sans oublier la liberté de la presse mise sous contrôle ; il fut réélu en novembre 2004 face à son concurrent de la précédente présidentielle, l’actuel président Mahamadou Issoufou. Hama Amadou est Premier ministre jusqu’en mai 2007, où il est renversé par une motion de censure déposée par l’opposition.

Mahamadou Tanja a profondément transformé son pays car ce fut un visionnaire (Niger - Tandja, le bâtisseur ! - Le blog d'Alain Paul Nicolas (rebelles-dafrique-et-dailleurs.com). Malheureusement pour lui, il était trop dépendant de ses proches conseillers (et non pas comme je l’ai indiqué, par erreur, dans un commentaire sur Facebook, de la faute de sa femme et de l’entourage familial) qui l’ont poussé à se représenter, pour terminer les grands chantiers (notamment la négociation des contrats d’uranium et de pétrole), au mépris de la loi et de la Constitution du Niger.

L’élection présidentielle devait normalement se tenir en octobre 2009.

En juin 2019, le président Tandja souhaitait une modification de la Constitution pour instituer un régime présidentiel, ce qui signifiait, entre autres, la fin du poste de Premier ministre). Face à l’opposition de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale, le Président les avait dissout l’un et l’autre, et gouvernait par décrets et arrêtés. Dès lors le système politique changeait, le Président se trouvait dorénavant avec les pleins pouvoirs. Pour officialiser ce changement, il organisa un référendum le 4 août 2009 sur mesure, soutenu par les partis au pouvoir et contesté par les partis de l’opposition. Le coup d’État constitutionnel de Mamadou Tandja fut confirmé par le oui au référendum.

Tout un chacun le sait, il sera renversé par une junte le 18 février 2010. Le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie s’appelait Salou Djibo, chef d’escadron à l’époque et général sous la présidence Issoufou !

Un citoyen qui commet un délit est poursuivi par la justice, un militaire qui participe à un coup d’État, ne comparait jamais devant un juge, et au contraire voit sa carrière boostée ; ou quand il s’agit d’un ancien militaire, tel Mamadou Tanja, c’est le statut quo. Ce qui est tout de même un comble.

Mahamadou Issoufou (PNDS) fut élu pour son premier mandat le 7 avril 2011 avec l’aide au second tour de Hama Amadou (MODEN-FA Lumana), avec 57,95 % des voix ; le taux de participation était de 48,17 % des inscrits. Au premier tour il y avait 10 candidats. Et réélu le 20 mars 2016 avec 92,51 % des voix, l’opposition avait boycotté l’élection.

Ses mandats sont entachés par certaines lois controversées : la première, la Loi du 3 juillet 2019 portant sur la répression de la cybercriminalité, et qui en réalité abouti à l’arrestation de blogueurs ou de journalistes dans l’exercice de leur travail ; la seconde, la Loi du 3 juin 2020, portant sur l’interception de certaines communications émises par la voie électronique au Niger. Et par un scandale hors normes sur un détournement de fonds par des membres du gouvernement lors d’achats de matériels militaires révélé en février 2020, après un audit au ministère de la Défense nationale. Une centaine de milliards de franc CFA ! Lors d’une manifestation organisée le 15 mars 2020 en soutien de la population aux Forces de défense et de Sécurité nigérienne, on y a dénombré au moins trois morts et quinze arrestations dont trois personnes resteront six mois et de demi en prison ? Ce n’est pas un bilan extraordinaire. Le successeur qu’il s’est choisi est le controversé ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum, en octobre 2020, le fils du Président, Sani Mahamadou Issoufou, devient son directeur de campagne.

Les élections commenceront par les municipales le 13 décembre prochain, suivi par les législatives et la présidentielle le 27 décembre 2020. Quarante dossiers de candidatures avaient été déposés à la Cour constitutionnelle. Trente ont été retenus, soit trois fois plus qu’en 2011.

Parmi les candidats retenus, le grand absent est l’ancien Premier ministre Hama Amadou (condamné par la justice) ! Parmi les principaux candidats, l’ancien président Mahamane Ousmane (CDS) renversé par le colonel Barré ; Seyni Oumarou (MNSD), plusieurs fois ministres et ancien Premier ministre ; Mohamed Bazoum (PNDS) ancien ministre de l’Intérieur ; Albadé Abouba (MPR), plusieurs fois ministres ; Ibrahim Yacouba (MPN), syndicaliste et plusieurs fois ministres ; le général Salou Djibo (PJP).

Beaucoup de candidats mais pas vraiment de choix… dans l’esprit d’un Kountché ou même d’un Tandja. Et enfin, l’absence d’une candidate pour la présidentielle, ce qui n'est pas le cas pour les municipales et les législatives. 

Le Niger a eu comme dirigeants, des civils, des militaires, pourquoi ne pas envisager une présidente pour 2025... D'autre pays l'ont fait en Afrique noire notamment.

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