Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).
21 Avril 2012
À la veille de l’élection présidentielle, il était temps de nous rappeler au bon souvenir de ce cher Nicolas.
Nous ne parlerons pas des promesses (2007) non tenues du président sortant ; ni du viol constant de la Constitution dont il fut le garant ; ni de ses amitiés avec le gratin du CAC 40 ; ni du mépris affiché envers ses prédécesseurs. Est-ce un hasard si aujourd’hui, le clan Chirac - excepté Bernadette, celle-ci siège au Conseil d’administration du groupe LVMH dont le propriétaire, Bernard Arnault, est l’ami de Nicolas Sarkozy. Ce n’est qu’un renvoi d’ascenseur ! – s’engage à voter pour François Hollande ?
Nous ne parlerons pas de sa campagne nauséabonde de 2012 ; ni de son racolage de dernières minutes pour des propositions qui mériteraient du temps et de la réflexion ; ni de ses possibles tracas judiciaires ; ni des passe-droits envers ses enfants ; ni de son train de vie au frais de la République.
D’autres s’en chargent et le font très bien.
Nous traiterons des rapports entre le président sortant et l’Afrique et en particulier de ses chefs d’États.
Pour situer le sujet, nous citerons le président sortant lui-même :
« Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud, en donnant la priorité à l’Afrique. »
Que c’était bien dit, mais dans les faits. Non seulement il a perpétué les petits arrangements entre amis comme du temps des précédents présidents depuis Charles de Gaulle, mais il s’est littéralement comporté en parrain de la France-Afrique.
Nous ne rappellerons pas les contrats juteux obtenus par Vincent Bolloré depuis l’élection de 2007 dans de nombreux ports africains ; ni des campagnes présidentielles de Gbagbo en Côte d’Ivoire et d’Alpha Condé en Guinée dont la communication avait été organisée par une filiale de Bolloré :
- Nous rappellerons que le président sortant dès le début de son mandat a tenté de s’imposer au détriment de ses homologues occidentaux, qu’il devait certainement considérer comme moins compétent que lui-même !
- le coûteux sommet de l’Union pour la Méditerranée à Paris était composée pour la majorité des pays d’Afrique de dictateurs ;
- le défilé du 14 juillet avec le ban et l’arrière-ban des même ;
- la parade de son ami Kadhafi !
Le Qatar
Nous rappellerons son étrange amitié, qui dépasse largement les rapports d’État à État, entre lui et la famille régnante du Qatar.
D’après plusieurs sources concordantes, cette amitié aurait commencé lorsqu’il était ministre de l’Intérieur sous la présidence Chirac.
Si vous détestez les dirigeants d’Arabie saoudite vous n’avez aucune raison d’aimer ceux du Qatar. Les deux pays sont des dictatures et ont en commun le wahhabisme qu’ils tentent l’un et l’autre d’exporter dans le monde arabe et occidental. Le wahhabisme a pour but de restaurer la religion islamique dans sa pureté originelle et de rassembler tous les Arabes en un État conforme aux préceptes du Coran.
Pendant longtemps, les dirigeants saoudiens ont financé les Frères musulmans égyptiens et différents groupes terroristes. Lors de l’attentat du 11 septembre 2001 aux États-Unis de nombreux saoudiens étaient engagés.
Les princes qataris à la tête d’une immense rente financière et grâce au prosélyte de leur chaîne de télévision Al-Jazeera (non diffusée au Qatar !) et leur soutien indéfectible aux intégristes et aux salafistes musulmans (n’hésitant pas à les armer et à les entraîner) en Libye, en Tunisie, en Mauritanie, en Égypte, en Syrie étendent leur influence d’une manière assez inquiétante pour ses pays et au-delà pour les démocraties occidentales. Ces dernières à travers certains de leurs dirigeants politiques, sportifs, économiques… bénéficient royalement de cette manne financière. Ce qui permet au sultan et à sa famille d’investir allègrement dans le fleuron des entreprises nationales de ces États. Les allemandes : Hochtief, Volkswagen ; l’espagnole Iberdrola ; les françaises ; Total, Veolia Environnement, Vinci, Lagardère, sans oublier le rachat du PSG.
Nous rappellerons le cadeau princier que le président sortant a accordé au Qatar ; en 2008, le Parlement français a voté un statut préférentiel (remplaçant celui existant) pour ses investissements en France. Les investissements immobiliers ne sont pas imposables sur les plus-values et les résidents qataris en France ne payent pas l’impôt sur la fortune pendant leur cinq premières années de présence.
La Libye
Les conditions de la libération des infirmières bulgares et d’un médecin palestinien retenus prisonniers en Libye par le Guide libyen ont été orchestrées bien avant son élection en mai 2007. La rançon demandée par les autorités libyennes devait être gracieusement réglée par l’émir du Qatar, Hamad al-Thani, et permettre ainsi à Nicolas Sarkozy d’apparaître comme le Sauveur.
Le Guide libyen aurait-il rétrocédé une partie de cette rançon au président sortant et aurait ainsi obtenu en échange son one man show à Paris ?
Le 25 juillet 2007 à Tripoli furent signés « un accord-cadre de partenariat global » (décret no 2007-1603 du 13/11/2007) et « une Convention de coopération dans le domaine de la recherche scientifique » (décret no 2007-1604 du 13/11/2007) entre le gouvernement de la République française et la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste.
Il faut se souvenir que Nicolas Sarkozy a tenté, heureusement sans succès, de vendre des rafales à Kadhafi… et peut-être aussi une centrale nucléaire ?
Est-ce pour nous faire oublier ses complicités avec le régime, que le président sortant et BHL ont lancé l’offensive contre la Libye ou de valeureux rebelles (financés par l’ami qatari) se battaient contre le mégalo Guide libyen. Bien sûr avec l’accord de l’ONU, mais ses membres avaient-ils choisi comme option l’assassinat du Guide plutôt qu’un procès en bonne et due forme ? Reste à attendre le procès de son fils s’il n’a pas la mauvaise idée de se suicider en se pendant à un croc de boucher. Qui sait !
La chute de Kadhafi a déstabilisé la région du sahel. De nombreux États : Mauritanie, Mali, Niger – ces deux pays déjà victimes de nombreux enlèvements d’étrangers sur leur sol - se retrouvent avec des déplacements importants de populations, des groupes hyper armés, des salafistes n’hésitant pas par des prêches à menacer les croyants des pires exactions, s’ils ne leur obéissent pas.
L’émir du Qatar doit se frotter les mains. Après la Tunisie, l’Égypte, la Libye, la Syrie c’est au tour de l’Afrique noire de se trouver avec des croyants d’un autre temps.
La Côte d’Ivoire
Laurent Gbagbo qui, fut un temps, se réjouissait de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l’État français doit s’en mordre les doigts.
Pourtant que de générosité envers les amis français de son ami Nicolas ! Mais ce dernier est volage. Gbagbo avait l’audace de vouloir renégocier certains contrats signés durant le mandat de son ennemi Chirac et qu’il considérait comme désavantageux pour les intérêts de la Côte d’Ivoire et peut-être aussi pour lui-même.
De plus l’entêtement de Laurent Gbagbo à refuser de se retirer après la présidentielle fut lourd de conséquences.
Le président sortant lui avait déjà dans sa manche un outsider en la personne de Ouattara, dernier Premier ministre du vieux Houphouët-Boigny ; surtout le candidat à la fois des Américains et du français.
Devenu président il est également ministre de la Défense comme son homologue guinéen, le très démocratique Alpha Condé. L’un et l’autre sont des grands amis de la France…
Nous ne prendrons pas ici position sur Laurent Gbagbo mais nous incitons vivement nos lecteurs à lire Abobo la guerre de Leslie Varenne. « … Par exemple, j’ai découvert que cette guerre avait été programmée dès janvier 2011 par les États-Unis et la France, avec l’aide de l’ONU. Cette opération top secret avait pour nom de code : Restore peace and democracy. » (Afrique Asie, no 77, avril 2012, page 84).
Pour tous ces faits nous incitons nos lecteurs à ne pas voter Nicolas Sarkozy le dimanche 22 avril 2012 pour le premier tour de l’élection présidentielle.
Alain Paul NICOLAS