Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).
12 Août 2013
Le samedi 10 août 2013, une manifestation avait été organisée par le FNC afin de se rendre devant le siège du Parti socialiste, rue de Solférino à Paris. Cette motion avait été rédigée pour cette occasion afin qu'une délégation rencontre des responsables du Parti.
Le 2 mai 2012, à l'initiative de Mariam Thiam du FNC (Front Nouveau Citoyen), un collectif d'une quarantaine d'associations de la diaspora africaine et malienne en particulier, a été reçu au siège du Parti Socialiste par des responsables des pâles International / Coopération de l'équipe de campagne de François Hollande, en l'occurrence Thomas Mélonio, Maurice Braud, Richard Yung et Zouber Sotbar.
L'objet principal de cette rencontre était de prendre en compte les préoccupations des populations africaines et maliennes établies en France sur la situation qui prévalait au Mali. En marge de cette rencontre, il s'agissait également d'interpeller le candidat François Hollande sur la nécessité d'un partenariat stratégique renouvelé entre la France et l’Afrique. Et ce d'autant plus que les diasporas africaines, essentiellement plurinationales sont investies dans la vie locale, nationale et même internationale, où elles entendent de plus en plus prendre part aux décisions politiques ici et là-bas, en tant qu'observateur averti et force de proposition.
Cette rencontre a permis de rappeler les liens historiques qui unissent les peuples français et maliens, le statut du Mali comme État membre à part entière de l'ONU, ainsi que les causes internes et externes qui ont abouti à cette double crise sécuritaire et institutionnelle sans précédent dans l'histoire du Mali. Elle a également permis de définir un cadre de résolution de la crise malienne au niveau national, sous régional, continental et international, avec des propositions concrètes de sortie de crise incluant un volet humanitaire d'urgence, militaire, puis politique. Enfin, elle a permis de suggérer la définition d'un cadre ainsi que des modalités de mobilisation de la diaspora africaine. À l'issue de la rencontre, le collectif des associations de la diaspora africaine a manifesté spontanément son soutien au candidat François Hollande, notamment en ce qui concerne l'engagement 58 de son projet marquant sa volonté de rompre avec la Françafrique.
Aussitôt l'élection de François Hollande à la tête de l'État français, la diaspora africaine s'est réjouie, de cette bonne nouvelle suscitant un espoir certain dans l'établissement d'un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique. Aussi, lorsque le Président François Hollande a décidé d'intervenir militairement au Mali sous l'égide de l'ONU en janvier 2013, la diaspora africaine et malienne en particulier a tenu à défendre cette intervention pour la survie du Mali, parce qu'elle s'est sentie écoutée et entendue alors que certains observateurs commençaient déjà à accuser la France de néocolonialisme. La façon dont le dossier malien a été traité, tant sur le fond que sur la forme, a été saluée quasiment à l'unanimité malgré quelques interrogations légitimes sur les motivations réelles de l'intervention militaire française. L'objectif officiel de cette intervention était donc d'aider le Mali à recouvrer la totalité de son territoire d'une part, puis de préserver le caractère laïc de l'État malien face à l'obscurantisme religieux. Les mots prononcés par le président François Hollande à Bamako place de l'Indépendance, après la libération du Nord Mali, ont fortement marqué les esprits et les cœurs des Maliens, notamment le rappel de la dette de sang entre nos peuples faisant référence aux très nombreux africains et maliens qui ont sacrifié leur vie dans la défense de l'intégrité territoriale de la France face à la menace nazi et fasciste lors des deux grandes guerres 1914-18 et 1939-45.
Néanmoins, très vite quelques voix se sont élevées pour dénoncer le manque de visibilité sur le volet politique de la sortie de crise. Certes, il appartenait aux Maliens de définir la feuille de route en toute indépendance, mais en tant que pays ami du Mali ayant de surcroît participé à l'effort de guerre au point d'y laisser des vies humaines, la France a un devoir de conseil et d'accompagnement du Mali pendant cette période ô combien sensible de transition politique. En effet, il est évident que le volet politique est bien plus complexe, mais c'est bien sur cet aspect au final que l'intervention française sera jugée. Sur ce dernier point, les ambiguïtés dans la gestion du MNLA, allié historique de la France, et la pression de la communauté internationale et française en particulier sur la date des élections au détriment de l'organisation d'une élection libre, transparente et démocratique, commence de nouveau à cristalliser les relations entre la France et le Mali.
Nous comprenons la volonté officielle de la communauté internationale et de la France en particulier de doter le Mali d'autorités légitimes dans les meilleurs délais afin d'entamer la reconstruction du Mali, tout comme la volonté officieuse de la France de ne pas s'enliser au Mali, mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Même la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a émis des réserves sur la tenue des délais. Par ailleurs, de plus en plus d'irrégularités nous interpellent sur la sincérité du scrutin. Un député malien a même interpellé les autorités maliennes sur la production d'un surplus de près de 2 millions de cartes d'électeurs. Non seulement les explications des autorités étaient discutables, mais en plus il y a des contradictions sur lieu de stockage de ces cartes résiduelles : d'abord on nous a dit que le stock allait être mis à la disposition de la CENI sous scellé ; puis on apprend par les observateurs internationaux que ce stock est entre les mains de l'opérateur privé en charge de leur confection. Est-ce qu'une société privée est habilitée à conserver ce stock et à quelles fins ? En ce qui concerne la France, le taux de recouvrement des cartes d'électeurs est très faible. En plus de priver un pan entier de la diaspora malienne de vote, diaspora au passage faisant partie des plus importantes et dont la contribution au développement du Mali n'est plus à démontrer, on s'interroge sur l'utilisation de ce stock résiduel qui n'a pas été distribué. En tout état de cause, toutes ces informations entament sérieusement la sincérité du scrutin, avec pour conséquence le retrait d'un des candidats à l'élection présidentielle.
Qu'il y ait des responsables et des militants socialistes qui aient des préférences, c'est indéniable et légitime. Mais ce soutien doit rester un soutien individuel et en aucun cas un soutien d'appareil politique engageant l'ensemble des militants et responsables socialistes qui n'ont jamais été consultés à ce titre. Pire, lorsque Harlem Désir entretient des ambiguïtés entre son soutien personnel et celui du PS au regard de ses responsabilités de premier secrétaire national du PS, dans un contexte où les socialistes sont en responsabilité en France et ont pris l'initiative de l'intervention militaire au Mali, ce n'est plus un parti, mais l'ensemble des Français et la France toute entière qui se retrouvent engagés auprès d'un candidat, en totale violation de l'engagement 58 du Président François Hollande. On est donc en droit de se poser des questions sur la neutralité de la France.
Quand le ministre des Affaires étrangères du Mali, en charge de l'organisation des élections dans les différentes représentations diplomatiques du Mali, décide de soutenir ouvertement un candidat et par la même occasion procède à des nominations dans la plupart des ambassades et consulat à la veille du scrutin. Quand le ministre de l'Administration territoriale du Mali, en charge de la consolidation de l'organisation du scrutin au Mali en période transitoire, et plus est un militaire, se permet de communiquer une tendance sans donner aucun chiffre, et se permet même de porter un jugement sur l'issue du scrutin qui se solderait par la victoire d'un candidat au premier tour. Quand certains observateurs et médias internationaux se permettent de relayer ces tendances en prenant acte de l'issue du scrutin sans attendre la validation des résultats par la Cour Constitutionnelle, on est en droit de se poser des questions sur la neutralité des autorités transitoires, de la communauté internationale et française en particulier. Ces nombreuses irrégularités entachent la transparence et la sincérité du scrutin, instaurant un climat de défiance extrême pour la stabilité du Mali à un moment crucial de son histoire.
L'annonce officielle de l'organisation d'un second tour donne une occasion inespérée à François Hollande de démontrer au Mali la mise en oeuvre de son engagement 58, d'abord en réaffirmant la neutralité de la France, puis en appelant certains responsables socialistes à la retenue et à la prudence. Devant l'ampleur des enjeux et des défis à relever pour la reconstruction du Mali, en tant que partenaire privilégié du Mali et partie prenante dans la résolution de la crise malienne, François Hollande ne peut ignorer le volet politique de l'intervention française en garantissant l'organisation d'un scrutin libre, transparent et démocratique, dont le seul vainqueur sera le peuple malien !