Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).
1 Janvier 2011
Un homme politique xénophobe est élu président d’un État.
S’agit-il d’un Le Pen ou d’un Mégret, hommes politiques français xénophobes qui sont très violemment combattus, justement pour leurs thèmes sur les étrangers, notamment par le parti socialiste dont est issu le Premier ministre français, Lionel Jospin ? Non.
S’agit-il alors d’un quelconque responsable politique européen ? Non.
Il s’agit d’un Noir. Pas n’importe lequel non plus. Celui qui en s’alliant avec le général félon Guëi a cautionné, en y participant, une élection présidentielle tronquée. Cette élection avait pour but premier de se débarrasser d’adversaires politiques, l’un est l’ancien président de la Côte d’Ivoire (Bédié) et l’autre un ancien Premier ministre de cette même Côte d’Ivoire (Ouattara) qui auraient peut-être pu les empêcher de devenir le président. L’un et l’autre n’ont pas hésité à utiliser le terme d’ivoireté.
Avoir été élu chef de l’État de la Côte d’Ivoire ne fait pas de vous le Président des Ivoiriens. Élire est un grand mot, je serais tenté d’utiliser l’expression auto-proclamer, ce qui me paraît plus juste. Je me souviens vous avoir entendu appeler vos partisans à descendre dans la rue pour la reconnaissance de votre victoire (le taux de participation fut de moins de 35 %). La condamnation fut unanime en Afrique, aux États-Unis et en Europe. Mais, heureusement pour vous, vos amis de l’International socialiste et le Premier ministre français Lionel Jospin vous ont applaudi et félicité pour votre victoire ! La Côte d’Ivoire est donc sauvée. Les élections législatives ne furent que la continuité de cette mascarade électorale.
Après avoir pris position contre la candidature du général Guëi à la présidentielle et menant en France un combat contre la xénophobie politique, je m’autorise sans aucun état d’âme à déplacer ce combat en Afrique contre vous Monsieur Laurent Gbagbo et contre ce concept d’ivoireté qui a une forte consonance xénophobe. Vous n’êtes ni le premier noir ni le premier chef d’État à mener campagne contre des étrangers en Afrique, de manière violente et souvent mortelle, vous ne serez malheureusement pas le dernier.
Qui a oublié les exactions commises contre les travailleurs africains en Lybie ? La Côte d’Ivoire et la France sont l’un et l’autre des pays d’accueil pour les immigrés ; les Ivoiriens et les Français vivent plutôt en bonne entente avec leurs étrangers respectifs. Mais les dirigeants politiques de ces deux pays ont en commun de faire de l’étranger un bouc émissaire : l’Autre, celui à qui la faute incombe.
Vous menez la chasse aux faux Ivoiriens, mais parmi vous certains n’auraient-il pas conservé la nationalité française. Vous savez celle de vos anciens Maîtres blancs ! Mais peut-être que pour vous ce n’est pas gênant d’être Ivoirien… Français et franc-maçon ? En tout cas beaucoup moins qu’être simplement un Africain !
Alain Paul NICOLAS