Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).
9 Janvier 2011
Nous ne joindrons pas notre voix à celles qui ne cessent de se faire entendre depuis qu’un tribunal français à permis à un juge d’enquêter sur ce que l’on appelle les biens mal acquis de certains dirigeants africains. Ce terme désigne des comptes bancaires ou des appartements qui ont été ouverts ou achetés, notamment en France, par certains chefs d’État avec leurs finances publiques.
Deux associations, Sherpa et Transparence internationale, se sont portées parties civiles. Laissons la justice faire tranquillement son travail. Ce qui ne veut pas dire que nous nous désintéressons de cette action, mais notre position c’est qu’en cas de procès devront figurer sur le banc des accusés à leurs côtés, leurs complices européens dont les différents PDG d’Elf Aquitaine puis de Total. Au Congo Brazzaville ils sont coresponsables de milliers de morts.
Mais ces enquêtes posent plus de questions qu’elles ne peuvent apporter de réponses.
Quelques exemples de biens mal acquis : en République démocratique du Congo, après la mort en exil de Mobutu ses comptes bancaires en Europe furent gelés à la demande des autorités judiciaires de ce pays via les autorités politiques ; en Centrafrique, idem après la déposition et la condamnation de l’ancien empereur Bokassa, au Mali…
Dans la situation qui nous préoccupe aujourd’hui, les chefs d’État poursuivis sont encore en activité. Si la justice française, dans l’hypothèse d’hypothétiques procès, demande le gel et la saisie des comptes bancaires à qui cet argent va-t-il être versé ? Aux différentes parties civiles et au nom de quoi seraient-elles représentatives des peuples lésés d’Afrique ? Quant aux biens immobiliers, vont-ils être vendus ou bien transformés ? Avec toujours la même question, qui va gérer ces ensembles ?
La justice française peut-elle réparer l’injustice ou au contraire emmêler un peu plus les nœuds existants ? Ou faudrait-il élargir les prérogatives du Tribunal pénal international (TIP), afin qu’il soit apte à poursuivre les auteurs de biens mal acquis ?
Dans Le Canard enchaîné daté du 5 janvier 2011, page 4, dans un article intitulé « Comment les partis font leur marché noir au Gabon » signé de Jean-François Julliard, les noms de nombreuses personnalités politiques françaises, de droite comme de gauche, sont citées. Vont-elles être poursuivies pour complicité de détournement de fonds publics ? La morale le voudrait mais la justice le peut-elle ? Surtout, qu’une fois de plus, le nom de l’actuel locataire de l’Élysée est cité parmi les bénéficiaires des largesses de feu le président Omar Bongo.
Dans l’article cité ci-dessus, il est souligné que : « … Détail piquant, Bongo n’oublie jamais de filmer – à leur insu – ses visiteurs… » Ceci explique peut-être la victoire d’Ali Bongo lors de la dernière élection présidentielle gabonaise !
Ces enquêtes de la justice française permettent, enfin, aux citoyens français et africains, de connaître les connivences maffieuses qui existent entre certains responsables politiques d’Afrique et de France voire d’Europe.
Et dans la foulée, à quand le procès du sanguinaire Hissène Habré ?
Alain Paul NICOLAS