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Le blog d'Alain Paul Nicolas

Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).

Brazzaville, capitale de la République du Congo

Personne ne peut reprocher aux opposants de la diaspora congolaise de ne rien faire. Certes avec un manque de réussite, mais les idées sont là et débattues.

Déjà bien avant la campagne présidentielle qui avait abouti à l’élection de Pascal Lissouba. À cette époque, en France notamment, trois écoles de pensée faisaient références parmi la diaspora. Kimpuanza, EAS Fortitude et l’École conviviale, les unes et les autres menaient à travers des colloques, des livres… des réflexions sur l’avenir de leur pays et plus largement sur l’Afrique. Durant la campagne de la présidentielle nombre de leurs membres se sont engagés aux côtés de ceux qui s’étaient portés candidats. Paul Kaya, André Milongo (le Premier ministre de la transition), Bernard Kolélas, Pascal Lissouba…

Aujourd’hui ce débat est un peu occulté, et la fixation de ceux qui aspireraient à jouer un rôle dans l’avenir se réduit à présenter un candidat de la diaspora à l’élection présidentielle et de modifier la Constitution.

Charles Madédé est un combattant dont le parcours d’opposant n’est remis en cause par personne. En 2016, il publie « Osons la République au Congo », dans lequel l’auteur formulait des pistes pour une nouvelle gouvernance. Et qui débouche aujourd’hui sur sa proposition de la « primaire de la diaspora congolaise », dont la présentation fut faite lors de son passage à Afrikilli.tv en février 2020.

Tout Congolais peut se présenter à la primaire comme candidat, mais ne pourra être éligible qu’à la condition d’en accepter la « charte » ! Ce projet est moins démocratique qu’il n’y parait et assez ardu à mettre en forme ; mais ne doutons pas de leur persévérance pour tenter de le mener à bien.

Le nerf de tout combat est l’argent !  Cette élection va coûter cher, est-ce la raison de sa rencontre avec l’homme d’affaires ivoirien Charles Blé Goudé, dont sa proximité avec le clan Gbagbo, lui a assuré une manne financière non négligeable ? Ou bien est-ce simplement une coïncidence !

Cependant la diaspora reste divisée en deux groupes ; l’un est composé des soutiens au despote sanguinaire, l’autre représente les opposants. Et les opposants sont eux-mêmes divisés en plusieurs chapelles. Certains anciens ministres du président franco-congolais Lissouba sont membres de cette diaspora, et d’autres transfuges du pouvoir actuel, ce qui ne facilite pas la tâche.

Plusieurs tentatives ont vu le jour avec plus ou moins d’échos et de réussites, dont deux qui ont marqué un tournant parmi les opposants de la diaspora et dans les contre-pouvoirs au despote congolais.

En 2009, fut créé un Gouvernement des patriotes (qui se présentait comme le gouvernement en exil) avec un Premier ministre ; lors du Conseil des ministres du 13 octobre 2009 : « … le Conseil des ministres a décidé de donner un ultimatum de 90 jours inclus à Monsieur Sassou pour libérer les dirigeants de l’Opposition assignés à résidence surveillée. Passé ce délai, le gouvernement se réserve le droit de passer à des actions supérieures… »

Ce genre de recommandation n’a guère eu d’effet sur le despote sanguinaire puisqu’il recommençait en 2016.

En 2017, face à la situation dramatique au Congo (arrestations arbitraires, assassinats…) fut créé le Mouvement Républicain pour la Libération du Congo (MRLC). L’idée était, déjà, de faire voter les opposants de la diaspora pour mettre en place une structure représentative du pouvoir en exil.

Un autre mouvement d’opposition c’était créé à la même époque mais pas avec les mêmes opposants de la diaspora. Il ne serait pas honnête de ne pas faire référence à ceux qui sont pour des actions spectaculaires plus virulentes ; telle l’attaque de l’ambassade du Congo à Paris, l’interpellation bruyante du despote congolais ou de ses ministres lors de leurs déplacements en France, tout est fait pour leur pourrir leur séjour.

 Au moins trois tentatives mais pas de chœur commun. Certainement dû en partie à la non-émergence d’une personne capable de rassembler l’ensemble des opposants de la diaspora.

L’élection du candidat de la diaspora ne résout en rien la problématique de la prochaine présidentielle au Congo. Y aura-t-il un accord avec l’opposition au Congo, ou s’agira-t-il simplement d’une candidature de plus. La diaspora ne peut pas jouer la partition seule, elle doit tenir compte des opposants de l’intérieur, et des étrangetés de la politique du despote face à ses opposants.

Pour rappel, lors de la présidentielle de 2016, le sortant fut brillamment réélu avec huit pour cent des voix contre le candidat de l’opposition officielle, le général Mokoko ; pour fêter cet événement, il fit ensuite arrêter le dit général, sans opposition de sa part (?), et l’envoya rejoindre dans ses geôles une bonne partie de ses amis où certains moururent.

Voulez-vous continuer à jouer au chat et à la souris avec le général Sassou Nguesso ?

L’élection présidentielle doit-elle être le but de l’opposition comme semble le penser les partisans de la « primaire de la diaspora congolaise », ce qui semble étrange d’ailleurs.

Il est temps d’envisager non pas l’indépendance de l’Afrique francophone, qui n’est qu’une chimère, mais une non-dépendance envers l’ancienne entité colonisatrice, la France.

Peut-être le moment est-il venu de mener une révolution contre le despote sanguinaire en particulier, et une révolution en Afrique francophone en général.

Le franc CFA est rejeté dans de nombreux pays d’Afrique noire francophone ; les constitutions des États africains sont sans cesse modifiées par les dirigeants afin de se maintenir au pouvoir, récemment la Guinée et la Côte d’Ivoire en sont les derniers exemples ; les frontières actuelles ne reposent sur aucune réalité politique, sociologique…

Trois éléments hérités de la colonisation française. Faire français sans les Français !

Redéfinir ce que peut-être La République du Congo demain et au-delà de l’Afrique en général, mérite des réflexions qui dépassent largement le cadre de la primaire de la diaspora. Reprendre les réflexions et les pistes qui ont été abandonnées ; mais malheureusement, ce n’est certainement pas dans les projets de Charles Madédé et de ses amis.

Dans tous les cas de figure ne pas oublier que là-bas dans la République du Congo, les populations sont dans l’attente d’un changement majeur de leur existence, à l’image de beaucoup de pays africains (Mali, Burkina Faso, Niger, Centrafrique…) Aux mêmes maux les mêmes remèdes ? L’avenir le dira.  

Brazzaville peut-elle devenir le symbole de l’Afrique libre ?

 

 

 

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