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Le blog d'Alain Paul Nicolas

Rebelles d'Afrique et d'ailleurs cherche à mettre en place de nouvelles Institution et Constitution dans les pays d'Afrique en tenant compte de leur histoire et de leur culture, et en tentant de concilier tradition et modernité. La réflexion porte également sur l'abandon du franc CFA, et d'un redécoupage de territoires, car les uns et les autres sont ceux hérités de la colonisation. Entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % de la population mondiale. Il faut compter en moyenne quatre victimes collatérales pour un esclave vendu. Soit près de 100 millions de personnes ? (L'Afrique des idées, " Quel est le bilan humain de la traite négrière " par E. Lerouiel).

La puissance continentale intégrale (Akindi-Ibbela)

Rien que le titre de ton essai laisse perplexe. La puissance continentale intégrale ! À travers ce titre, l’on voit que l’objet de ton essai c’est le continent africain. Tu en fais une entité unique et globale, ce qu’elle n’est pas, et c’est une idée au mieux utopique au pire dangereuse.

Dans le premier cas, il s’agirait d’une vision du genre : nous sommes tous des Africains, nous allons faire de notre continent un nouveau monde où tous ensemble, du nord au sud, nous allons bâtir un monde meilleur… « Un État fédéral continental pour un régime libre et démocratique » (page 16).

Dans le second cas, et tu l’indiques bien, « Un État fédéral africain » (page 16), le ton est donné. Tu te situes dans une autre perspective, aboutir à une Afrique politique, militaire, culturelle, unique. « … reconnaissance de la puissance africaine » (page 20) ; « notre contrat = une puissance mondiale au service de l’humanité » (page 21).

« Par union continentale, j’entends une forme de régime de gouvernement central avec au sommet un État fédéral continental qui coordonne tout, bien que chaque État, pour faciliter la tâche et le fonctionnement de l’administration continentale, aura son gouvernement local. Cette forme de gouvernance nous permettrait aussi d’éradiquer les régimes dictatoriaux qui sévissent encore sur le continent. » (page 25).

Rien que par cette phrase tu résumes la difficulté de sa réalisation. Le Libyen Kadhafi a en 1969 une politique volontariste pour appliquer les objectifs du panarabisme. En 1977, il modifie les institutions pour en faire un État des masses (Jamahiriya) par un système de démocratie directe, et en 1979, il renonce au poste de chef d’État mais devient le « guide de la Révolution » avec un pouvoir absolu en dehors de tout cadre constitutionnel. Tout entre les mains d’un seul homme ou d’un seul clan.

Vois-tu le danger ?

Je passerai tes réflexions sur l’armée, l’économie… pour arriver au culturel.

Chapitre X, Aspects culturel et culturel, « … en rendant d’abord hommage à nos propres divinités et autant à nos propres cultes parce que, et c’est ici une irréfutable évidence, à chaque peuple ses prophètes. (…) L’Afrique a oublié ses dieux, ses cultes, nous ne nous souvenons plus de nos messies et prophètes. » Et tu en es la preuve vivante, tu es totalement déculturé et oubliant tes écrits, ta référence est liée aux écrits des colonisateurs de la foi (page 17) alors que la lecture des Mémoires d’Amadou Ampâté Bâ t’aurait donné la même explication. Mais cela fait certainement plus érudit de citer le Nouveau Testament ou Platon.

Dans le chapitre XI, Aspect diplomatique, « Matériellement, à lui seul, l’Occident contrôle plus de soixante pour cent des richesses du monde, ce qui lui octroie, bien entendu, des pouvoirs diplomatiques sans précédent. »

Premièrement, c’est le sous-sol des pays d’Afrique qui regorge de ces richesses. Jusqu’à maintenant peu de ces pays ont la capacité et les moyens d’extraire et d’exploiter leur propre richesse, hormis les entreprises étrangères.

Quand tu parles de la domination de l’Occident, tu oublies que les États concernés défendent leurs intérêts partout où leurs entreprises sont installées. Quel que soit le continent. Le jour où les dirigeants africains feront de même, l’Afrique aura fait un grand pas.

Secondement, c’est la puissance militaire qui leur donnent des pouvoirs diplomatiques sans précédent. Plus les États sont puissants militairement et plus ils utilisent cette force pour résoudre les problèmes au détriment de la diplomatie. Les diplomates d’aujourd’hui sont des spectateurs de leur propre faiblesse.

D’autre part, lorsque tu énumères les faits historiques passés (page 83) sur les malheurs passés des Africains (croisades, traite négrière, esclavage et colonisation).

Les croisades furent des guerres religieuses entre les chrétiens et les musulmans autour, déjà, de Jérusalem. La traite négrière et l’esclavage furent le fait des Occidentaux et des Africains.

Selon les travaux de l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau (Les traites négrières, Essai d’histoire globale, 2004), quelques onze millions d’Africains auraient été vendus comme esclaves sur la côte Atlantique entre le XVe et le XIXe siècle, auxquels il faut ajouter les dix-sept millions d’esclaves africains vendus entre le VIIIe et XXe siècle dans le commerce transssharien et la traite de l’océan Indien. Soit au total vingt-huit millions d’esclaves déportés de l’Afrique.

La principale conséquence de ce dépeuplement de masse est la baisse relative de la place de l’Afrique dans le monde : entre 1500 et 1900, les Africains sont passés de 17 % à 7 % du total de la population mondiale.  (Source : Afrique des idées)

Je pourrai te rejoindre sur l’idée du panafricanisme avec par exemple des entités régionales fortes (Nigéria, RDC, etc.) et un redécoupage de territoires afin de mettre fin à la partition de l’Afrique par les colonisateurs occidentaux. Par exemple, les anciens États du royaume Congo. Ce qui reviendrait à plus ou moins court terme à la disparition de certains États afin de reconstruite de nouvelles entités territoriales, sans tomber dans le piège d’États bâtis sur le modèle de l’Inde et du Pakistan, voire d’Israël et de la Palestine.

Je comprendrai que tu aurais pu mener ce genre de réflexion à plusieurs. Tu as choisi de le faire seul !

Malheureusement, tu crois que l’Afrique n’est qu’une. Ce qui est faux, c’est un continent important avec des histoires, des cultures différentes. Tu crois qu’en la transformant en une entité cela deviendrait une force, je crois que l’idée même est une farce.

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